Toujours placé, jamais gagnant, Antoine Guillon a enfin remporté le Grand Raid de la Réunion.
Cette fois, c’est la bonne. Trois fois deuxième (2007, 2010 et 2012), Antoine Guillon s’est offert cette Diagonale des Fous si chère à son coeur. Pour cela, le coureur du Team “Waa” n’a pas hésité à forcer sa nature. Il s’est offert son départ le plus rapide sur les sentiers réunionnais depuis qu’il fait le voyage depuis 2006. Presque sans forcer, il s’est retrouvé sur les talons du groupe des favoris à Cilaos avant de prendre la tête quelques kilomètres plus loin dans l’ascension du col du Taïbit. Longtemps talonné par le Réunionnais Freddy Thévenin, il a finalement pu compter sur l’épatant Sébastien Camus pour lui mener la vie dure dans le final.
Vous avez bien fait de persévérer…
“Oui ! Gagner enfin cette année, j’y pensais évidemment. Mais je n’étais pas le seul…. Le plateau était tellement dense. Il pouvait se passer beaucoup de choses. Il y avait aussi beaucoup d’inconnu sur l’état de forme des uns et des autres.
Vous êtes parti beaucoup plus vite que d’habitude. C’était prévu ?
Oui, en partie. A un moment, dans la vie, pour réussir, il faut prendre les choses en mains. En fait, j’avais prévu d’accélérer à Cilaos. Mais assez naturellement, je me suis retrouvé tout près des premiers, sans puiser dans mes réserves. Sans imposer un gros rythme, je me suis ensuite retrouvé en tête dans la montée du Taïbit. A ce moment là, j’étais le premier surpris.
Toute votre saison avait été axée sur ce Grand Raid…
C’est vrai. C’était mon septième ultra de l’année mais on peut dire que j’ai moins couru que lors d’autres saisons. Je n’avais pas couru depuis fin août. J’étais frais. Et cela a été vraiment précieux.
On vous a senti parfois nerveux lors des dernières heures de course ?
C’est un grand classique de l’ultra. Le manque de lucidité… Un petit rien devient important. J’étais nerveux, j’avais peur. Je n’arrivais pas à savoir si mon rythme était le bon. Je me forçais pour continuer à courir le plus possible. Je savais que mes poursuivants étaient tout près.
Vous terminez la course avec une blessure à la main…
Oui. Une mauvaise chute. Je n’ai pas pu me servir de ma main lors les 38 derniers kilomètres. C’était un peu embêtant. Mais je suis agile, je m’en suis sorti. Je crois que c’est cassé ! Au moins un doigt… Peut-être toute la main. Mais ce n’est pas très grave. On verra ça plus tard.
“C’était l’année ou jamais” : Antoine Guillon
Dès l’arrivée, vous aviez dédié votre victoire aux Réunionnais. Pourquoi ?
J’ai une affection toute particulière pour la Réunion. Depuis le temps que je viens, j’ai beaucoup d’amis qui me suivent et m’encouragent. C’est aussi leur victoire.
Est-ce le plus succès de votre carrière ?
Oui. Car c’est une course qui a une dimension extra-ordinaire. Je vis ce succès comme une consécration. C’est bien que cela arrive cette saison. Si j’avais laissé passer le coche, je n’aurai peut-être jamais eu d’autre chance. C’était l’année ou jamais.
Vous allez remporter l’Ultra-Trail World-Tour 2015….
C’est une belle cerise sur le gâteau. Quand c’est devenu plus dur dans le final, cela a été une belle source de motivation.
Vous avez enfin gagné. La boucle est bouclée. Vous reviendrez quand même sur le Grand Raid ?
Bien sûr. Dès l’année prochaine ! Il y a quelques années, je me suis lancé un défi : finir 10 fois dans le top 5. J’en suis à huit. L’histoire est donc loin d’être finie”.
1er / GUILLON Antoine : 24h21mn00s
2ème / CAMUS Sébastien : 24h41mn45s
3ème / THEVENIN Freddy : 25h17mn00s
4ème / PAZOS Diego : 26h24mn36s
5ème / KARRERA Iker : 26h41mn41s
Par Luka Garcia – ©photos Luka Garcia & JP Vidot (Grand Raid).
novembre, 2024
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