La France championne du monde des courses aventure

L’équipe française 400Team a été sacrée championne du monde des courses aventure en Equateur, après 560 kilomètres et plus de 90 heures d’effort. Une consécration pour cette équipe qui se connaît depuis de nombreuses années. 

Cela fait plus de 15 ans que la 400Team dispute les plus grandes courses aventure de la planète et tutoie les sommets. Pourtant, elle n’était jamais parvenue à décrocher le titre mondial. 2024 aura été la bonne année. Sébastien Raichon, Sandrine Béranger, Adrien Lhermet et Benjamin Fayet sont rentrés d’Équateur avec la médaille de champion du monde des courses aventure autour du cou.

« L’émotion me submergeait »

« C’est un aboutissement, a reconnu Sébastien Raichon sur la ligne d’arrivée, un habitué des trails longue distance, notamment double vainqueur du Tor des Glaciers. Ma première expérience, c’était le Raid in France en 2009 dans le Verdon ! Tous les souvenirs de ces années me reviennent en tête : mes coéquipiers, les voyages, les différentes courses, les victoires dans l’ARWS (ndlr : Adventure Racing World Series)… J’ai commencé à réaliser qu’on pouvait gagner dans les dernières heures et je pleurais sur mon VTT. L’émotion me submergeait ».

L’équipe française a parcouru 560 kilomètres et 18 000 mètres de dénivelé positif non-stop en 90 heures et 47 minutes, dans un Équateur qui, lui aussi, a tenu toutes ses promesses. Le parcours les a conduit vers des plateaux montagneux à 3 500 mètres d’altitude sous des conditions froides et humides, des rivières au débit tumultueux et des forêts denses dans l’humidité du bassin amazonien. Au troisième jour, la température est montée à plus de 30°C alors que les équipes affrontaient une section de 20 heures en VTT à travers les collines des Andes, naviguant sur des sentiers et des pistes isolés.

Une victoire malgré une pénalité d’une heure

400Team a pris la tête dès les premières heures et a maintenu sa position malgré un chavirage nocturne en packraft et la perte d’un sac à dos contenant un équipement d’escalade essentiel. Ils ont reçu du matériel de remplacement, mais ont écopé d’une pénalité d’une heure. Lors de la longue section de 20 heures en VTT (étape 4) au troisième jour, ils ont été progressivement rattrapés par les champions du monde en titre, l’équipe Swedish Armed Forces Adventure Team, puis ont joué au coude à coude, appuyant comme jamais sur les pédales et menant un train d’enfer malgré le peu de sommeil enregistré (2h environ seulement). « La première section de trekking dans la jungle a été physiquement très éprouvante, a confié Sandrine Béranger. Avec Adrien, on ne se sentait pas très en forme à ce moment-là. Mais psychologiquement, le moment le plus difficile a été de chavirer avec le packraft. Cela a été un énorme coup au moral. Je me suis dit “Non, pas encore, pas cette malchance, pas cette année…“ ».

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De son côté, Adrien Lhermet a assuré une navigation sans faute de bout en bout, si ce n’est un final épique dans les derniers kilomètres et au cœur de la ville de Cuenca, sans doute perturbé par ce retour brutal à la réalité et assommé par la pression de l’enjeu. Benjamin Fayet, lui, a incontestablement gagné sa place dans cette équipe hors-norme. Lozérien, âgé de 29 ans et ingénieur dans la vie, il est un roc, qui ne refuse jamais 1 kg de plus dans son sac à dos et avance comme un métronome.

Le podium a été complété par la Suède (Swedish Armed Forces) et l’Estonie (Tactical Foodpack). En tout, 62 équipes de 26 nations ont participé à la 20ème édition des championnats du monde des courses aventure.