Exploit, Sébastien Raichon boucle le GR5 en autonomie complète en 162h09’ la traversée des Alpes de Thonon à Nice, à 1h25’ de Romain Sophys qui avait mis 160h44’ en 2018 (A LIRE ICI) et plus de 10h de moins que Pascal Blanc en 2015 (A LIRE ICI) qui eux l’avaient réalisé avec assistance personnelle pendant les 7 jours.
Retour sur cette traversée en mode « wildinism ».
Il a voulu faire cette traversée des Alpes en toute discrétion, sans pacers, sans assistance technique, sans aide extérieure, sans sponsors, sans médias…
Seul, face à lui-même, seul face aux montagnes, seul face au défi qu’il s’est lancé.
Relier Thonon, à Nice soit 630 km et environ 33 600 m de dénivelé positif par le GR 5, il sera venu à bout de son périple en 162h09’arrivant en début de nuit le vendredi 10 juillet 2020.
Pas de GPS, seulement une balise pour le suivre et certifier qu’il a bien fait le parcours et assurer aussi une sécurité, lui qui parfois a du rallonger son parcours pour se détourner d’un névé et ne pas prendre de risques ou juste pour chercher à manger.
Une carte bleue en poche, un sac d’environ 7 kg, son hamac, 45 extraits de cartes IGN en foramt A5, quelques changes qu’il lavait et faisait sécher sur son sac au fil de sa progression, une veste et un pantalon Gore-Tex, 1 paire de chaussures et 1 bâton….et le voilà parti de Thonon pour rejoindre la Grande Bleue en solo.
Un vagabond éco-responsable
A 48 ans, le raideur et orienteur de l’équipe N°1 Mondiale 400 Team Naturex (au prochain classemnt 2020), humble et discret, a l’habitude de ces aventures au long cours ou il faut savoir gérer le sommeil, l’alimentation son effort, la chaleur et les aléas d’un tel périple.
17 heures de sommeil en 6 nuits, c’est ce qu’il s’est imposé, quand les paupières devenaient trop lourdes il s’arrêtait, parfois dans une vielle cabane, un vieux matelas en guise de couchage ou parfois rien, ou dans un gîte sans que personne ne s’aperçoive de sa présence, tel un vagabond, où alors il tendait son hamac entre 2 arbres, même en pleine journée pour s’accorder une sieste réparatrice.
« Je n’avais pas de contraintes, si je devais m’arrêter je le faisais » souligne t-il « je ne devais pas faire 20 ou 30 km de plus pour rejoindre une assistance à tel ou tel endroit, c’était une pression en moins ». Et d’ajouter « j’ai été suivi par une bonne étoile, j’ai eu aucuns pépins, pas une goutte de pluie ».
« Il fallait parfois trouver à manger dans les villages ou dans les gites, alors je m’adaptais » raconte-t-il, jusqu’à s’installer à la table d’un refuge un matin comme un client des lieux et à repartir ensuite comme l’inconnu du GR 5.
Et si une bonne étoile l’a accompagné, c’est des étoiles pleins la tête qu’il a encore et qu’il conservera, le silence des montagnes, des couleurs, les paysages et de ses rencontres parfois impromptues avec la faune sauvage.
Mais ce voyage, il le voulait aussi sans aucun impact sur la planète, sans déchets en ayant un bilan carbone proche de zéro.
Montrer que l’on peut à la fois réaliser de belles choses en pleine nature sans avoir recours à des outils polluants pour le réaliser.
A l’image du mouvement initié par Cyril Cointre il y a quelques années « le wildinism » et sa philosophie du minimalisme où il est de convenance de prendre le temps et de se “débrouiller”.
Il s’est rendu au départ à Thonon les Bains (74) en BlaBlaBus, a demandé aux 4-5 amis qui avaient prévu de venir l’accompagner ou le voir sur le parcours de venir à vélo ou à pied, ce qu’a fait C. Cointre en parcourant plus de 100 km à vélo et 30 km à pied pour aller prendre les quelques photos qui resteront les empreintes de sa traversée.
Et le retour il l’a programmé le lendemain de son arrivée…..en BlaBlaCar, pour rejoindre son domicile dans le Vaucluse.
Sébastien Raichon, n’est pas parvenu à réaliser le meilleur chrono sur le parcours, même s’il y a cru un moment et à jouer pour essayer de l’accrocher, il n’était pas venu pour cela.
Il détient quand même la meilleure marque en autonomie et en auto-suffisance sur ce parcours, mais surtout il a démontré que l’on pouvait réaliser de grandes choses en solitaire sans « sur-communiquer » et espère que son aventure servira d’exemple et pourra servir aussi à une prise de conscience pour préserver l’environnement.
Une nouvelle page des aventures et des records est-elle en train de s’écrire ?
Par Fred Bousseau – © Cyril Cointre.
novembre, 2024
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