Romain Sophys a battu le record de la traversée des Alpes en courant 160h44min, c’est désormais le temps officiel* de la traversée des Alpes au pas de course, de Thonon Les Bains à Nice.
PREVIEW des 3 tentatives de l’été sur le GR5 et GR 10 et bilan de chacune ICI
Le lundi 29 juillet 2019, avec plus de 5 heures d’avance sur le temps espéré et presque 11 heures de moins que le précédent record établi en 2015 par Pascal Blanc (172h 35′ – A LIRE ICI), Romain Sophys a accompli un réel exploit qui récompense ses centaines d’heures d’entrainement (120 km par semaine en moyenne) et tout le travail d’organisation. Il a su effectivement franchir toutes les difficultés, à commencer par ces 40 000 mètres de dénivelés positifs répartis sur près de 60 cols, qui se sont dressés face à lui depuis le 22 juillet.
Un nouvel exploit après le record de la traversée des Vosges en 2018 – A LIRE ICI
Près de 620 km, du Chablais au Mercantour en passant par le Massif du Mont Blanc, le Beaufortain, la Vanoise, le Queyras et enfin les montagnes du Pays Niçois, autant de territoires et de paysages exceptionnels traversés par le coureur Marnais, maître des écoles de profession.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point
Alternant courses mesurées et marche, il a aussi affronté les aléas climatiques avec des chaleurs caniculaires dans la première partie de son périple et de violents orages plus au sud, en gérant au mieux ses efforts.
Contrairement à d’autres courses, la traversée des Alpes est avant tout un éloge de la modestie et de la méthode.
Pas question de battre des « records » de vitesse mais au contraire s’imposer un rythme métronomique pour préserver des forces pour l’ascension suivante qui arrivera inéluctablement.
Une aventure familiale et amicale
Romain Sophys a ainsi respecté méthodiquement ce qu’il a patiemment établi depuis près d’un an avec tous ses amis. 39 étapes ont ainsi été découpées le long du parcours rythmant ainsi la traversée, ce qui a permis notamment la rotation fluide des 6 « amis – accompagnateurs* » qui se sont relayés jour et nuit pour courir avec lui sur des périodes de 2h à 4h selon le profil, la fatigue et les qualités de chacun.
Chaque étape était scrupuleusement minutée avec des pauses pour se nourrir et surtout l’impérieuse nécessité de se reposer.
Car au-delà de l’épreuve physique, c’est bien un défi logistique que Carole Sophys, l’épouse de Romain, a dû résoudre, gérer les ravitaillements, les accès routiers aux différents cols, les victuailles, les temps de repos des accompagnateurs, le tout cadencé par l’avancée de la traversée.
C’est donc un travail d’équipe que couronne le record réalisé par Romain Sophys au terme d’une belle aventure.
Et romain revient sur ses amis qui lui ont permis de vivre cette aventure et d’aller au bout, « je n’avais pas de kiné, d’ostéo, ni d’assistance professionnelle pour m’accompagner, chacun s’est improvisé dans son rôle et c’est aussi la force de cette traversée ».
« La terre s’est arrêtée de tourner lundi matin » : R. Sophys
Romain Sophys déjà sur la route de retour pour les Ardennes a pris le temps de nous répondre et il revient avec humilité sur son exploit, « j’ai découvert la montagne tard, je voulais vivre un jour une semaine intense en montagne au travers d’une aventure, alors l’idée de tenter le record est progressivement devenu un prétexte à cela ».
Déjà détenteur du record de la traversée des Vosges, il ne savait pas trop dans quoi il s’engageait. Il a alors contacté en début d’année Pascal Blanc, ils ont échangé et a retenu les conseils et enseignements, notamment sur le sommeil « dès le début j’ai respecté des temps de pause quotidien de 1h30 minimum, c’est ce qui m’a sans doute permis d’être régulier ».
Mais c’est sans doute dans le mental qu’il est allé puiser ses forces, « oui, c’est sans doute l’un de mes points forts », reconnait-il avant d’ajouter « je n’ai d’ailleurs jamais connu de moments difficiles ».
Mais surtout, la tête encore pleine de souvenirs et encore imprégnée de cette euphorie collective et du partage qu’il a pu avec ses proches, c’est tout simplement avec ces mots qu’il a conclu l’échange : « la terre s’est arrêtée de tourner lundi matin ».
Par Fred Bousseau et Romain Zattarin – photos Quentin Idenn
décembre, 2024
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