15e MIUT : Ces favoris de la 1ère édition World Trail Majors

En 2004, 8 ultras-fondus du Clube Da Montanha de Funchal traversaient Madère : ça ne s’appelait pas encore du OFF. 20 ans plus tard, le MIUT fête sa 15^e edition le 27 avril, et la 1^ère comme co-fondateur du circuit World Trail Majors. Tout le contraire du OFF. Et force est de constater que le caillou portugais attire toujours une startlist plaquée or : curiosité pour WTM ? passion de la daurade ? « vulgaire » course de prépa ?! on re-vient en MIUT comme en Pâques, Chandeleur, ou fête de la musique – baston inaugurale en prime : un rituel saisonnier (de bamboula lactique). Focus sur ces joyeux paradoxes que l’on appelle « athlètes élites ». 

MIUT 115K/7100+ : Ben Dhiman, Anne-Lise Rousset, et un plateau de stars

Mais d’abord Miguel Arsenio, le plus portugais des élites : alors, on n’attend pas Miguel ? S’il n’est pas le plus médiatique, l’homme maitrise son MIUT tandis que Ben Dhiman fera son grand départ sous les couleurs Asics. L’américain-Pyrénéen dont la bonhommie donne envie d’aller caresser sa barbe nous confiait piaffer – sachant qu’il vient d’apprendre un nouveau concept : les jours de repos et la surcompensation. Connaissant son aisance à encaisser Diag, Andorra 100 ou Templiers éffrénés sur les talons d’Albon (pléonasme), ce Ben concentrera la majorité de nos suffrages face au cocorico Arsenio (non traduit). Il retrouvera son ex-collègue Hoka et lui aussi vainqueur d’Andorra 100 Jean–Philippe Tschumi, de retour après deux 3^e place sur le MIUT, et un 10^e aux points nommé Martin Kern également déjà passé par la case MIUT : deux férus du D+ pour qui MIUT signifie « pas trop technique – vive l’ouverture de la chasse » (dixit). Les USA bouclent le top 5 favoris avec Jeff Mogarevo et Tyler Green, et cet autre collègue de Diag’ des Tschu’-Kern, Benat Marmissolle pourrait jouer les épouvantails ; après sa jolie fin 2023 sur Doi Inthanon, on lui espère un vrai lancement de saison et la fin des bobos. Arthur Joyeux-Bouillon (FRA) sort tout juste d’une prépa au D+ (Défi de l’Olympe) et Francesco Cucco (IT) connait le job ; Luis Fernandes (POR), Sebastian Krogvig (NOR), Richard Lockwood (USA) possèdent eux aussi une carte à jouer. Cedric Chavet, Anthony Costa, Ferdinand Airault et Gael Jeannet complètent la garde tricolore. 

Sa légendaire discrétion d’avant-course présage généralement du meilleur : Anne-Lise Rousset-Seguret ne change pas de recette et tout en douceur et en sourire, est attendue comme LA rivale à pister pour l’italienne Martina Valmassoi ; deux expertes de la bosse et chacun son style de compétitrice acharnée. Fiona Portesait tout autant donner de la voix sur ce type de longues montées-descentes (mais y-a-t-il un terrain sur lequel elle soit vraiment aux fraises ?), devant Maite Maiora et Aora Sio Seijo, deux ibères pour qui le caillou canarien n’a plus de secret. Claire est de nouveau dans la place ! après les 168K d’Istria puis une bambée azimutée histoire d’arrondir les compteurs, notre Bannwarth nationale avait envie d’un tour madeiran, devant Genevieve Asselin Demers (CA) et Sandra Sevillano (ESP).

MIUT 85K/4700+ : Ariane Wilhem et Yanqiao Yun, la confirmation ?

Le 115 concentrant une belle majorité des élites cette année, les autres traces présentent un pool plus resserré. Sur le 85K que beaucoup de coureurs apprécient car moins matinal et presque autant (voire plus) spectaculaire que le long, une dizaine d’engagés s’avancent couteaux entre les dents : Yanqiao Yun (CHI) n’a rien d’un inconnu sur le circuit UTMB et asiatique (2^e sur Translantau 2023, 19^e sur UTMB en 22h41’) et affiche ses 893 jetons d’Index devant Ramon Manetsch (SUI) et le PTT (petit taureau tatoué) Jordi Gamito(ESP) qui malgré quelques bas, présente une longévité aux tops 10 à faire rêver plus d’un. Toutes médiatisations diverses exclues, Caleb Olson (USA) et Albert Llonch Exposito (ESP) demeurent des clients. 

Chez les femmes, la suisse Ariane Wilhem fait figure de leader plutôt confort devant Marie-Luise Muhlhuber (GER), Silvia Puigarnau Coma (ESP), Guadalupe Rubio (ESP) ou Dorota Kosinska (BEL). En théorie. 

MIUT 60K/3100+ : Rachel Drake, Pavel Serov et beaucoup de bleu ?

S’il est une course pouvant tirer sur le bleu-blanc-rouge, c’est peut etre ce 60K. D’accord, Pavel Serov pourrait hisser le drapeau norvégien sur le bidule, devant Massimo Farcoz (IT) mais aussi Alexandre Sellier et Ethan Dupuy – deux frenchies – en accordant un top 10 à Simon Letourneur, Guillaume Bour et Donatien Drouin – trois autres. Rachel Drake (USA) déboule en conquérante a priori aisée face à Anna Tarasova (ESP), la française Anne-Lise Le Quéré et Miria Meinheit (GER). Manon Besson (FRA) guette la baston. 

MIUT 42K/1700+ : Laure Desmurs et Thomas Balabaud, loin devant ?

C’est l’histoire des types qui retrouvent les dossards verts qui retrouvent les dossards bleus…et qui doivent pousser dans les cotes pour passer. « Pardon à gauche – bravo les gars – pardon à droite – super les filles ».Ah le charme des parcours « communs » à départ en cascade, quand les 85bornards harcèlent les 115bornards insomniaques avant de se faire coller par les 60 et 42bornards aux fesses ! Dans la joie et la politesse, s’entend. Banco pour ce 42K rapide à bosse modérée, dont le finish panoramique mériterait déjà une trace. 

On mise fort sur une duel entre Thomas Balabaud (FRA), et le lusitanien Tiago Vieira (POR) dont la jeunesse explosive en font un sérieux candidat, si Ricardo Carreira (POR) n’en mêle pas. Adrien Corvasierpour deux bleus sur la boite ? pourquoi pas. La délégation espagnole reste en force sur chaque MIUT et Javier Fernandez Lopez en fait partie. Laure Desmurs, elle, focalise tous nos espoirs et pas seulement français : Madame Martin Kern a la maitrise de la distance, le métier des grands rendez-vous, et n’a pas l’habitude de faire tapisserie ou ravitailleuse de mister – qu’on et qu’elle se le dise, Elisabetta Negra (IT).