10 skyrunners atteignent le Pachermo

A l’issue de l’Everest Lafuma Sky Race, dix skyracers sont restés au Népal pour tenter l’ascension du Pachermo (6.272 m) : Pascal Beaury Sherpa, Jean-Marc Wojcik, Magali Juvenal, Mickaël Delonglée, Christophe Betschen, Pierre-Yves Morice, Maryse Dupré, Bruno Ringeval, Fabien Brusson, Philippe Pias. Trois sont arrivés au sommet avec Lhapka Diki Sherpa, comme guide : Pascal Beaury Sherpa, Jean-Marc Wojcik et Magali Juvenal.

Ci-dessous, le compte rendu de Jean-Marc Wojcik qui était le coordinateur de l’expédition dirigé par Puré Gurung avec Lhapka Diki Sherpa – participante sur la Mandala et Himal Race – en second.

« Quelques minutes de rêves… »

Par Jean-Marc Wojcik

Jour 1. Nous sommes repartis de Lukla pour Namche en un jour où nous avons loué le matériel manquant  pour un prix dérisoire.
Jour 2. Une marche tranquille Namché  – Thamé,  avec trois porteurs engagés par les coureurs fatigués pour se reposer et se remotiver après l’Everest Lafuma Sky Race.  Puré était assisté par Lhapka et Base Camp nous avais fourni quatre porteurs.
Jour 3. Montée à Tengbo (4.300 m) où nous prenons une soupe. Puis, Pascal et moi repartons en avance pour faire une reconnaissance du Teshi Lapsa (5.755 m). Nous posons les sacs à 4.900 mètres en voyant un camp pour continuer quelques centaines de mètre plus haut et trouver un deuxième camp à 5.100 mètres où toute l’expédition passe sa première nuit sous tente.
Jour 4. Discussion avec l’équipe pour faire le sommet en une fois  de ce camp afin d’éviter de monter un deuxième camp à 5.800 mètres. Décision à double tranchant, puisque d’un côté : pas de nuit en haute altitude, pas de porteur à engager dans des endroits scabreux et à faire attendre pendant des heures dans le froid pour avoir sa tente et un jour de sécurité, si mauvais temps ; de l’autre côté, une étape très longue qui risque d’éliminer des postulants au sommet.
Jour 5. La décision est prise à l’unanimité : nous décidons de faire le sommet en un jour au lieu de deux. Dès le matin, Philippe fait demi-tour du fait d’une entorse de la cheville douloureuse dans les grosses chaussures (5.400 m). Puis, Fabien et Bruno ne sont visiblement pas dans leur assiette. Je reste avec eux, alors que le reste de l’équipe monte à un bon rythme… Pour Fabien et Bruno, ce n’est pas leur jour… Ils arriveront dans la douleur au Tashi Lapsa (5.755 m).  Je rattrape Maryse, Pierre-Yves et Christophe  à la peine dans un terrain difficile de pierriers, pèlerins de glace, cheminement difficile qui apparente plus le Tashi Lapsa  à une course alpinisme en montagne qu’à une randonnée en haute altitude. Ils arrivent au col  trop fatigué pour continuer raisonnablement l’ascension.
Pendant ce temps, Pascal, Magali, Mickaël, Puré et Lhakpa ont commencé l’ascension. Lhakpa a installé 200 mètres de corde fixe dans une pente  entre 40 et 50 degrés. Pascal et Magali sont passés sans la corde. Je rejoins Mickaël et Puré  en bas de la corde. Après discussion, Puré descend pour sécuriser le groupe qui redescend le Taschi Lapsa. Ce n’est pas du luxe, car l’itinéraire est difficile. Il y a une chute de pierre juste avant le passage du groupe.
Dans l’ascension, Mickaël s’initie aux joies du Jumar (poignée d’ascension pour remonter une corde fixe, ndlr). Je le suis en essayant de lui garder la corde tendue  pour faciliter la tâche. Il arrive épuisé en haut de la corde, à 6.000 mètres et décide d’attendre mon retour… Je continue et rejoins Lhakpa, Pascal et Magali, assis sur une vire sans corde, avec des doutes sur l’idée de continuer et en se posant des questions sur la descente des pentes raides.
Nous nous encordons et finissons par une arête  très fine, un peu en corniche, pour arriver, après plusieurs fausses joies au sommet à 6.272 mètres. Le vent s’est arrêté pour nous laisser admirer un paysage magnifique, avec le Mont-Everest (8.850 m), le Lhoste (8.501 m), le Makalu (8.475 m) et de nombreux versants  inédits
La descente s’effectue avec beaucoup de vent. De toute évidence, Magali a le pied montagnard. La petite glissade de Pascal nous permet de vérifier  l’efficacité de notre système d’assurage. Nous arrivons au col (5.755 m) vers 15 h où Bruno attend Magali avec impatience. La descente longue s’effectue en grosse chaussure avec une arrivée à la nuit au camp à 5.100 mètres.
Au final, ce sommet est magnifique. Ce n’est pas un « trekking peak », mais une véritable montagne où il ne faut un minimum de bagage technique pour s’engager et où l’on doit s’assurer de façon traditionnelle à trois maximum pour rester dans des conditions de sécurité correctes.
Cela donne envie d’organiser une course qui monterait par le Rolwaling Valley, passerait par le Tashi Lapsa, Thame, Namche, Kala Patar, Cho La, Gokyo Ri, Renjo La, Nangpa La et retour sur la Rolwaling Valley par le Tibet…
 
Voilà, c’était quelques minutes de rêves… »
 
Bilan :
– Au sommet (6.272 m) : Pascal Beaury Sherpa, Jean-Marc Wojcik,
Magali Juvenal et Lhapka Diki Sherpa.

– Arrêt à 6.000 m : Mickaël Delonglée.

– Arrêt au Tesi Lapcha (5.755 m) : Christophe Betschen, Pierre-Yves Morice,
Maryse Dupré, Bruno Ringeval et Fabien Brusson.

– Arrêt à 5.400 m : Philippe Pias.

octobre, 2024

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