Nathalie Mauclair a remporté sur l’UTMB 2015 en 25 h 15’33 (169 km, +9800 m). C’est une consécration pour la double championne du Monde de trail-running. « J’ai l’impression d’avoir décroché la lune… ». La Française devance l’Espagnole Uxue FRAILE AZPEITIA (26h29:35) et la Suisse Denise ZIMMERMANN (27h33:51), alors que Caroline Chaverot, longtemps dauphine de Nathalie Mauclair avait dû arrêter au-dessus de Vallorcine, handicapée par des crampes aux cuisses.
Compte rendu complet de la course hommes avec photos ICI
PHOTOS UTMB 2015
Après Karine Herry en 2006, Nathalie Mauclair est la deuxième Française à remporter l’Ultra-trail du Mont-Blanc. Du haut de ses 45 ans, Nathalie Mauclair a beau déclarer : « je ne suis pas une montagnarde », elle a grimpé et dévalé les « 19600 » mètres du Tour du Mont-Blanc en 25 h 15’33. Un cumul dans la verticalité qui s’est étiré dans une horizontalité de 169 km. Déjà, la « Coureuse d’un plat pays qui est le sien » – la Sarthe, avait un beau palmarès sur les courses « picmentées ». Double vainqueur du Grand Raid de La Réunion (2013 et 2014), elle détient aussi deux titres de championne du monde de trail-running (2013 et 2015). Dont le dernier, acquis sur tracé « montagneux » autour du Lac d’Annecy. Et l’an passé, la Sarthoise s’était déjà classée troisième de l’UTMB en 25 h 47’35. Et si Nathalie était une « montagnarde malgré elle » ? Voici quelques éléments de réponse à nos questions.
Vous venez d’inscrire votre nom au palmarès de l’UTMB. Un vrai ultra-mountain. Que représente cette victoire pour vous ?
C’est tout simplement fabuleux. Je n’ai pas d’autres mots. Gagner les Mondiaux à Annecy, c’était inattendu, car je pensais que ce serait une « montagnarde ». Alors remporter l’UTMB, ce n’était pas envisageable. Vu le profil et c’était la première fois que je faisais une course avec les bâtons. Je ne sais même pas les utiliser, car en Sarthe, je ne m’en sers pas pour m’entraîner. Je me suis débrouillée comme j’ai pu… Durant toute la course, l’ambiance a été fabuleuse. J’avais l’impression d’être sur le Tour de France. C’était magique et j’étais transportée par les encouragements du public. Durant toute la course, j’ai eu la musique du départ en tête. Mais je n’avais pas intégré que si je gagnais, c’était aussi la musique que j’aurais à l’arrivée. Et lorsque j’ai commencé à l’entendre lorsque je suis passée près de la rivière, je me suis dit que c’était peut-être un signe…
Une course comme l’UTMB a donc finalement un profil qui vous convient…
Franchement, je pensais que gagner l’UTMB, ce n’était pas pour moi. Pour moi, c’était Nuria (Picas) ou Caro (Caroline Chaverot) – elles ont abandonné toutes les deux, ndlr. J’étais là parce que j’aime bien l’UTMB et que c’est un bel évènement. J’avais fait trois l’année dernière, mais je ne revenais pas pour un objectif de place, mais de temps. Et pour avoir mes trois courses pour l’UTWT (Ultra-trail World Tour, ndlr). Du coup, je n’avais pas de pression. Mais au fur à mesure que le temps passait, j’ai pensé que j’allais peut-être le gagner, tout en me disant que cela n’était pas possible. Car je pensais que Caro allait revenir sur moi. Mais Benoit (Holzerny, manager du Team Mizuno, ndlr) m’a dit qu’elle avait abandonné et cela m’a enlevé toutes mes inquiétudes.
Comment avez-vous géré votre course ?
Comme je l’avais fait l’année dernière, je savais ce qui m’attendait. Je suis partie prudemment, car je savais que je devais être en forme jusqu’au sommet du Grand Col Ferret (km 100, +6475 m). J’avais conscience que la descente vers la Fouly (km 110, +6625) serait difficile, tout comme elle avait été dantesque, l’an passé. Je ne suis pas habituée aux descentes et j’avais un peu entamé mon capital musculaire. La suite fut un peu plus dure… Cependant, je suis contente car je n’ai pas reproduit les erreurs de l’année dernière. Cela veut dire que j’arrive à grandir en n’étant toujours pas dans l’excitation et en gérant mieux ma course.
Quelles sont les images qui vous ont marqué sur ce tour du Mont-Blanc ?
Le coucher de soleil sur les Contamines (km 30, +1500 m), car il était vraiment très beau. Durant la nuit, c’était clair de lune et passer une nuit dehors sous les étoiles à courir – tout ce j’adore, toutes les conditions étaient réunies pour que je sois bien. Le lever du soleil à Arnuva (km 96, +5700 m), j’étais super excitée, car c’était magnifique. La vie était belle ! J’étais sur une autre planète. La « Planète du Mont-Blanc ». C’était vraiment extraordinaire. J’ai beaucoup aimé la montée vers Bovine (km 134, +7900 m). Et le public sur tout le parcours.
Avec cette victoire sur l’UTMB, est-ce que vous être une « montagnarde », maintenant ?
Je ne sais pas… (Rires). Je sais juste que je commence à acquérir quelques qualités pour courir en montagne…
Prudemment, vous avez parlé de la lune. Avec ce succès, n’avez-vous pas l’impression de l’avoir décrochée ?
Un peu oui… (Rires). Mais ce n’est qu’une impression.
RÉSULTATS UTMB 2015
RETOUR COMPLET : TDS – CCC – OCC – UTMB
COMPTE RENDU – GALERIES PHOTOS – RÉACTIONS – CLASSEMENTS
Propos recueillis par Bruno POIRIER.
novembre, 2024
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