ITW de Seb Chaigneau après sa victoire sur la Hardrock 100

Sebastien Chaigneau (The North Face), s’est illustré de la plus belle manière ce samedi dans le Colorado en remportant la Hardrock 100 Run, une course mythique aux Etats Unis réservée à 140 privilégiés.
Il s’impose en 24h25min50s et établit un nouveau temps référence qu’il abaisse de 13 minutes, et qui était détenu par Karl Meltzer.
Julien Chorier l’avait emporté en 2011.

Interview de Seb Chaigneau recueilli quelques heures après son arrivée.

Quelle saveur à cette victoire ?
Pour l’instant elle est encore toute fraîche, j’en suis très heureux d’autant plus que c’est la 20ème édition et que j’étais sur liste d’attente lorsque j’ai pris mon billet d’avion pour venir et que j’ai eu un dossard il y a seulement 7 jours.

C’est une référence dans le monde de l’Ultra, j’avais envie de la faire un jour sans viser un objectif de victoire, mais juste d’aller au bout.
C’est un grand moment avec plein de belles rencontres et d’échanges avec la population locales et les anciens vainqueurs qui sont là pour vous encourager.

Comment s’est passée ta course ?
Hardrock 100J’avais un peu d’appréhension les jours précédents par rapport à l’altitude, c’est une course qui se déroule entre 3600 m et 4300 m et il y a 10 sommets à plus de 3800 m.
J’étais sur place depuis 15 jours et malgré l’acclimatation en altitude j’avais peur de « coincer » au niveau respiratoire.

J’avais donc décidé de partir tranquille pour ne pas être dans le jour dès le départ, c’est ce que l’on a fait avec Joe Grant avec qui j’ai fait la moitié de la course.
Ensuite Joe a du abandonner et j’ai fait ma course en profitant des paysages extraordinaires et de rencontres insolites avec la faune de ces montagnes.

Au km 80, les « pacers »* pouvait entrer en course et c’est Scott Jurek qui m’avait proposé de m’accompagner.
On a donc fait la seconde partie ensemble et si je bats le record c’est grâce à Scott.

C’est justement ta première expérience avec un peacer comment l’as tu vécu ?
Oui, c’est la première fois que je bénéficiais d’un pacer, je l’avais fait une fois pour Jezz Brag à San Francisco.
C’est une aide très précieuse et une expérience très riche, le pacer se retrouve dans la course pour venir épauler « son coureur » et cela évite sans doute beaucoup d’abandons.
C’est un soutien moral très fort, un échange qui se transforme aussi en une sécurité, on a beaucoup parlé avec Scott, et lorsque j’étais moins bien il me rappelait  toujours de bien penser à boire à manger….

D’ailleurs sur cette course en haute montagne, il n’y a pas de matériel obligatoire, chaque coureur est responsable et prend ce qu’il veut… il n’y a pas d’assistanat.

Un Français bat encore une fois les Américains, comment l’expliques tu ?
C’est une épreuve qui correspond à nos profils de course en Europe, avec beaucoup de dénivelé, des parties très techniques et aussi la gestion de l’altitude.

Les coureurs Américains sont habitués à des courses plus roulantes.
Ici, c’est une ambiance détendue, tout le monde se connaît, on est pas beaucoup au départ, il n’y a pas de pression (partenaires, public…), peu de médias, c’est plus ZEN !

Sur cette course comme d’autres aux Etats-Unis, les coureurs viennent à un rassemblement, ils font un RUN et non une course, c’est difficile à expliquer mais il y a moins cet esprit de compétition mais plus de partage et d’échange.
Pour qu’un coureur Américains puisse venir performer en Europe sur l’UTMB® par exemple, il faudra qu’il change ses repères et s’adapte à notre système.
En plus, ils redoutent de venir et de faire le parcours de repli, ils veulent faire la course mais le vrai parcours.

*Pacer : c’est un coureur qui accompagne le compétiteur mais sans lui porter son matériel, juste pour le soutenir.

Par Fred Bousseau

novembre, 2024

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