Coup de fil à…Damien Humbert, deuxième de la Transvulcania by UTMB

Après l’édition 2022, Damien Humbert avait une revanche à prendre sur la Transvulcania (72 kilomètres, 4 600 D+). Bien que la revanche soit un plat qui se mange froid, il y est parvenu sur cette île aux volcans ce week-end, en prenant la deuxième place en 7h10’16, derrière l’Américain Dakota Jones (7h02’16). Rentré en France mercredi, il a répondu à notre coup de fil pour revenir sur sa course.

Recueilli par Killian Tanguy

Tu avais déjà participé à la Transvulcania, mais ça ne s’était pas déroulé comme tu l’avais souhaité. Pourquoi as-tu voulu revenir tenter le coup ?

« L’année dernière, c’était un peu des vacances post-saison (ndlr : la course avait eu lieu le 20 octobre), car j’étais plutôt orienté skyrunning. D’ailleurs, on avait déjà commencé à faire un peu la fête…Mais surtout, j’étais blessé. J’avais des tendinites aux tendons d’Achille, donc je ne prévoyais pas grand-chose de bien. La première partie s’était plutôt bien déroulée, mais ensuite j’ai eu mal. En plus la douleur s’est déplacée au niveau des voûtes plantaire. J’avais décidé d’arrêter autour du kilomètre 40, mais j’avais dû rejoindre mes amis au kilomètre 50 pour abandonner. Alors j’ai voulu revenir pour la beauté de l’île, son parcours son historique de cette course. »

La préparation n’était pas la même, j’imagine ?

« L’année dernière, je pense que j’étais plus en forme. J’avais fait beaucoup de seuils et j’avais vraiment des meilleures capacités. En mai, c’est le tout début de saison donc je n’avais pas un vrai pic de forme, mais on a fait en sorte que je sois plus en forme que d’habitude. Ça a bien fonctionné, mais si on regarde mes temps de passage, je suis bien plus lent cette année sur les pointages jusqu’au kilomètre 40. Mais bon, je pense que ça aurait été un peu plus dur sur la fin, si j’avais essayé de terminer l’an dernier. »

Tu as mis en avant que ta stratégie nutritionnelle avait été un point clé de la réussite. Qu’as-tu mis en place ?

Avant, je ne mangeais quasiment pas sur les courses. Mais depuis la saison 2022, je m’alimente régulièrement. Je fais surtout attention au taux de glucides par heure : minimum 70 grammes et maximum 100 parce que je n’ai jamais trop testé au-delà. J’ai toujours eu le même niveau d’énergie donc ça a plutôt très bien fonctionné.

Tu as livré une belle bataille avec Dakota Jones, qu’a-t-il manqué pour arriver premier ?

Quelques semaines d’entraînement. Il me manquait un peu de forme, surtout dans les montées, donc je le payais sur les relances. Dakota avait peut-être encore de la marge de manœuvre parce qu’il était sacrément costaud. Peut-être qu’une Transvulcania en octobre, j’aurais été un peu meilleur, mais pour autant, ça ne veut pas dire que j’aurais été devant. Il m’a dit qu’il avait poussé jusqu’à la fin parce qu’il avait peur que je le rattrape, mais ce n’était pas trop dans mes plans de revenir sur la dernière partie…et puis on ne pourra pas le vérifier. 

Tu arrives quand même avant de beaux noms, est-ce que c’est de bon augure pour la suite de la saison ?

Oui, surtout que c’est toujours un petit souci chez moi. J’ai peu de confiance avant les courses et il faut que je me prouve pendant que, finalement, je peux le faire. Et puis, généralement, à partir de mai, la forme ne fait que monter. Là, je prends un petit temps de récupération, je ne vais reprendre les séances que la semaine prochaine, mais mon état de forme ne va faire que monter jusqu’à fin août, du moins, j’espère.

Tu as déjà des objectifs en tête ? 

Je veux faire les Skyrunner World séries cette année. J’ai 3 courses de prévues avec les 2 en Autriche et la Skyrace du Mercantour avant d’aller à la finale, fin octobre. Et puis j’hésitais entre l’OCC et la CCC, parce que ça faisait pas mal d’objectifs…Et finalement quand j’y pense, j’ai un peu plus les papillons dans le ventre pour la CCC, car je me suis qualifié sur le format 100K ; Dakota ira sûrement tout comme Andreas Reiterer (3^e en 7h17’26). Donc j’aimerais bien me re-confronter à eux, en espérant arriver en très bonne forme fin août.

Tu as parlé de ton attachement à cette île. Y retourneras-tu pour essayer d’accrocher la victoire ? 

C’est marrant parce que juste après la course je donnais une interview où je disais que je n’y retournerai peut-être pas l’année prochaine, mais plutôt dans quelques années. Mais finalement, en y repensant, j’y retournerais bien l’année prochaine. J’aimerais bien essayer d’optimiser pour essayer de passer sous les 7 heures…mais bon, c’est une idée qui me traverse la tête maintenant. Après l’entraînement hivernal, ce n’est jamais évident…