Retour sur La Transvulcania 2019 avec les 2 Français qui se sont illustrés de la plus belle des manières, Thibaut Garrivier (Hoka One One – Compressport) s’impose avec un excellent chrono à la clé (7h11’04), devient le 1er Français à isnscrire son nom au palmarès tandis que Anne Lise Rousset (Oxsitis – TSL HG) termine seconde pour la 3ème fois…..non sans une certaine frayeur à mi parcours.
Il tournait autour depuis son arrivée dans le milieu de trail il y an 3 ans et déjà l’an passé sa 3ème place (7h42’49) sur cette course derrière le Russe Dmitry Mityaev et l’Espagnol Pere Aurel Bove l’avait motivé à revenir.
Une victoire à La Marathon Race 2018, une 3ème place aux Championnats de France de Trail Long 2018 et une 6ème place à l’OCC aussi en 2018 lui donnent désormais un statut de favoris.
« Plus une revanche sur moi même » : T. Garrivier
Les progrès et la condition physique en cette première partie de saison étaient bien visibles, ses compagnons d’entraînement et adversaires en courses avaient constatés qu’il était “costaud le Thib !”
Une seconde place au Trail du Ventoux au sprint derrière Marc Lauenstein, un objectif affirmé au Trail Drôme avec l’espoir d’intégrer l’équipe de France pour les prochains Championnats du Monde au Portugal…mais patatrac, à 48h de l’épreuve, le 11 avril dernier, une contracture au mollet le prive de défendre ses chances à Buis les Baronnies.
Un mal pour un bien se dit-il maintenant après ce succès mérité en terres Espagnoles qui le positionne désormais dans le TOP 5 des coureurs Français (selon la côte ITRA, avec une cotation à 901).
Il tient sa revanche cette année en s’imposant devant le Russe Dmitry Mityaev et le Suédois Petter Engdahl qui a longtemps mené l’épreuve.
Retour sur ce succès avec le Lyonnais en dilettante sur une plage de Las Palma !
« C’est plus une revanche sur moi même » avoue t-il après coup, « ça ne remplacera pas une sélection en équipe de France qui restait l’objectif de ce début de saison, c’est un rêve que de porter le maillot tricolore, mais d’un autre côté si j’avais été qualifié je n’aurai pas pu faire la Transvulcania ».
Le maillot reste un objectif fort pour Thibaut, mais aujourd’hui il prend au jour le jour ce qui se présente « dans 2 ans je ne sais pas si je pourrai tenter les sélections et où seront les mondiaux, alors oui le 8 juin prochain j’aurai sans doute un petit pincement au cœur de voir courir les copains au Portugal ».
Une forme de lot de consolation premium qui le comble pleinement, car ce succès est désormais « sa plus belle victoire » et surtout un 1er succès au niveau international. Et quand on regarde le nom des anciens lauréats, K Jornet, L. Alberto Hernando, D. Jones, Tim Freriks, il reconnaît avec humilité : « ça donne un niveau de satisfaction supplémentaire et ça confirme ma 3ème place de 2018 ».
Un objectif préparé sur l’expérience de l’an passé, il a retenu les leçons et a même appris pendant l’été 2018 pour mettre toutes ses chances de son côté.
« J’ai mieux géré la chaleur, j’avais pris une casquette cette année et j’avais augmenté les doses de boisson, mais surtout j’ai acheté des bâtons l’an passé après les Championnats de France ou j’avais pris une leçon par Aurélien* dans les montées ». *Aurélien Dunand Pallaz qui avait remporté le Championnat de France de Trail long devant Patrick Bringer et Thibaut Garrivier.
l’UTMB® en ligne de mire pour 2020
L’interne en radiologie à Lyon est cartésien dans l’âme et il arrive même à décrypter ce gain de 30‘ sur son chrono de 2018, « j’ai gagné 15’ grâce à l’utilisation des bâtons » il se souvient aussi s’être fait « déposé » par ses adversaires en 2018 qui les utilisaient devant lui. Et l’analyse se poursuit objectivement « j’ai aussi gagné 15’ sur l’optimisation et la qualité de mes entraînements ».
Un succès somme toute logique au regard de son début de saison et de sa progression régulière, lui qui en 2015 ne courrait que 50 km par semaine.
« J’augmente progressivement la charge d’entraînements d’année en année pour ne pas me blesser et déjà bien tenir sur des formats de 7-8 heures».
Mais si son plan de carrière en radiologie semble être tracé une fois qu’il aura soutenu sa thèse en 2020, il ne cache pas non plus ses ambitions dans le trail « c’est maintenant ma passion, j’essaie d’allier les études et le sport même si ce n’est pas toujours facile ».
Il franchit les étapes une à une et après sa 6ème place à l’OCC en 2018, il sera au départ de la CCC cette année avec en ligne de mire l’UTMB® pour 2020.
« Peur de ne pas repartir » : Anne Lise rousset
Anne Lise Rousset de son côté confirme qu’elle affectionne l’île et la course «j’adore La Palma, mais je ne sais pas vraiment expliquer pourquoi », un véritable coup de cœur qui lui donne des ailes même si il ne lui manque plus que la victoire.
« L’île est belle, les paysages sont fantastiques, c’est chaleureux et sur la course l’ambiance et la ferveur populaires sont incroyables ».
4ème participation cette année, 5ème en 2014, et 3 fois 2nde en 2016, 2017, 2019 avec pour autant son meilleur chrono amélioré de 6 minutes cette année.
Et au lendemain de ce podium, prête à embarquer pour prendre l’avion du retour vers la Haute Savoie, elle reconnaît avoir « eu peur de ne pas repartir », non pas de l’île, mais du bord du chemin qui a ensanglanté son genou gauche.
« Oui ce matin, j’ai un peu mal aux muscles, mais surtout au genou, il est enflé ».
Après la mi course elle a été victime d’une chute « une faute d’inattention dont je suis responsable, un fait de course » ajoute t-elle sans regrets.
Megan Kimmel et Ragna Debats m’avaient dépassé dans la montée vers Pico de La Nieve, « elles se mettaient des mines c’était même incroyable de pouvoir courir dans cette montée, mais je ne pouvais pas les suivre ».
« J’ai géré ma course à mon rythme, le genou allait pas trop mal, j’ai repris Megan dans la descente au km 60, j’ai ensuite serré les dents et c’est passé…je suis très contente de cette seconde place ».
Une saison axée sur le circuit Skyrunning avec des formats de courses différents, une 7ème place au Japon il y a 15 jours sur le 25km, avant d’aller sur l’Olympus Marathon (44 km) fin Juin en Grèce, le Buff Epic en Espagne en Juillet et le Matterhorn Extrême (24 km) fin août du côté de Zermatt.
Elle reviendra assurément en 2020 avec l’ambition d’imiter Thibaut Garrivier et d’être la première Française à accrocher la victoire.
Transvulcania : 74 km / 4350 m D+ / 4057 m D-
Passage au sommet de l’île : Roque de los Muchachos (2421 m.),
Epreuve du circuit Skyrunning 2019
SITE DE LA TRANSVULCANIA
SITE DU SKYRUNNING
Résultats 2019
1/ Thibaut Garrivier (FRA) Hoka One One – 7h11’04”
2/ Dmitry Mityaev (RUS) Adidas Terrex – 7h14’23”
3/ Petter Engdahl (SWE) Salomon Running – 7h21’28
4/ Jonathan Albon (GBR) Gore / VJ Shoes – 7h36’34”
5/ Diego Pazos (SWI) Compressport – 7h41’48”
1/ Ragna Debats (NED) Merrell – 8h09’25”
2/ Anne-Lise Rousset (FRA) Oxsitis-TSL-HG – 8h25’11”
3/ Megan Kimmel (USA) Salomon Running – 8h35’03”
4/ Ekaterina Mityaeva (RUS) Adidas Terrex – 8h53’02”
5/ Kristin Berglund (AUS) Salomon Running – 8h58’10”
Par Fred Bousseau – © Arturo Jimenez et Alexis Berg (Skyrunning)
novembre, 2024
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