L’édition 2015 de la Saintélyon a offert un duo de vainqueurs sur la compétition masculine, avec l’arrivée, main dans la main, de Benoît Cori et Nicolas Martin, après 5h07:42 de course.
Comme l’an dernier, cette édition 2015 a offert un scénario indécis, favorisé par des conditions de course idéales. Ciel étoilé, parcours plutôt sec, températures hivernales mais loin d’être extrêmes, tout était réuni pour proposer une course rapide et indécise.
Elle le fut, avec une mise en jambes ultra-rapide signée Emmanuel David et Benoît Cori. Les deux hommes ébranlaient le peloton, et le coureur basque, revenu aux affaires après son succès aux Templiers, prenait la tête dans la nouvelle difficulté du parcours – et point culminant – la montée du Signal. On se disait que Cori allait une nouvelle fois réaliser, comme lors de sa première victoire ici en 2013, un cavalier seul. Sauf qu’en réalité, les écarts resteront flous pour le leader provisoire, et que le « gap » n’aura rien d’insurmontable tout au long des 72 km de course. « J’avais décidé de changer ma stratégie de course par rapport à 2013 » expliquera Benoît Cori, en prenant les devant d’emblée. J’ai vite vu que je n’avais pas d’énormes sensations, et je ne savais pas trop ce qu’il en était des écarts » poursuit le militaire basque.
En fait, Nicolas Martin pointait en début de course à environ 5 minutes, ayant choisi la prudence en ne suivant pas le rythme effréné du duo de tête. Au fil des kilomètres, le Grenoblois refaisait son retard, et reprendra 4’30, avant de recoller avec Benoît Cori dans les 5 derniers kilomètres.
12 secondes avaient séparé, l’an dernier, Patrick Bringer et Manu Gault. Se dirigerait-on vers un scénario analogue ? Les deux protagonistes en décidèrent autrement. « Nico m’a proposé de finir ensemble » dira Cori. « Je le connais bien, on s’entend bien, j’ai accepté sans soucis. Si cela avait été quelqu’un d’autre, peut-êre que cela ne se serait pas fait comme cela. C’est d’ailleurs la première fois que je partage une victoire. Car j’adore les sprints. Mais Nico la méritait vraiment, il a fait une super course ».
« C’est vrai qu’on était bien fatigués tous les deux. L’an dernier, Bringer et Gault s’étaient attaqués plusieurs fois mutuellement. Nous on a considéré que c’était dangereux de prendre des risques inutiles sur le final, avec les escaliers, etc » dira pour sa part Nico Martin.
Ce dernier voit enfin son nom s’afficher au plus haut de l’affiche. Mis à part sa belle victoire à l’OCC l’an dernier, Nico Martin a enchaîné avec les places d’honneur, avec dernièrement une seconde place aux Templiers. « Je sais depuis quelques temps que je ne sui pas loin du niveau qui me permet d’en gagner une belle » analysera le néo saisonnier des Saisies. « J’ai été souvent placé. Quand c’est comme ça, statistiquement, on sait que ça finit un jour ou l’autre par rire… ». Le petit coureur du team Sigvaris aura multiplié ces derniers temps les séances de plat, à 17-17,5km/h, pour pouvoir suivre le rythme sur ce parcours plutôt roulant. Au final, les deux vainqueurs auront flirté avec une moyenne de 14km/h…
BUGNARD pour la première fois au-delà des 35km
Chez les filles, Stéphanie Duc et Corail Bugnard auront offert un ballet analogue. Une opposition entre l’expérimentée Duc, championne de France 2013, et la « relève » symbolisée par la jeune savoyarde Corail Bugnard, 24 ans. Cette dernière l’emportera finalement, en 6h32 :54, un peu surprise. « Je ne savais pas trop où j’allais. Je n’avais jusque là que très rarement couru de nuit, je n’aime pas trop ça, et surtout je n’avais jamais couru au-delà des 35km ». Une première expérience qui au final pourrait donner des idées à la jeune Savoyarde, qui devancera au final Stéphanie Duc de 7 minutes, et Isabelle Jaussaud de 14 minutes.
Un peu plus tôt dans la soirée, la SaintExpress avait consacré un revenant, Manu Meyssat, qui renouait avec la victoire après une saison perturbée par des blessures. Il réalise 3h10 sur les 44km, soit un nouveau temps référence. Céline Carrez s’imposait chez les filles. Sur la SainteSprint (22Km), les victoires revenaient à Lea Salah et Arnaud Jaillard.
Luc Beurnaux – Photos Gilles Reboisson
décembre, 2024
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