Avec la Sarthoise Nathalie Mauclair et le Jurassien Xavier Thévenard, la France a le potentiel pour être sur le podium utmbiste. Sans oublier Caroline Chaverot ou Julien Chorier. Mais encore faudra-t-il dominer le reste du monde…
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Lors des championnats du Monde de trail-running à Annecy, fin dernier, la France avait déjà été opposée au reste du monde. Sur un format « 80 km », les Tricolores avaient dominé les autres traileurs de la planète course nature. La Sarthoise Nathalie Mauclair avait conservé son titre de championne du monde et le Français Sylvain Court était revenu en vainqueur de la boucle savoyarde. Mieux, Caroline Chaverot s’était classée deuxième et Patrick Bringer était monté sur la troisième place du podium. Un tir groupé qui avait permis à la France de gagner deux autres titres par équipes.
L’Ultra-trail du Mont-Blanc a beau être d’une autre dimension (169 km et +/-9800 m), c’est un encore un match « France – Reste du Monde » qui est annoncé – espéré – sur la grande boucle mont-blanaise. Espéré, car l’opposition mondiale est d’un autre niveau côté américain. Et que sur ce format « 100 miles », il y a beaucoup plus de paramètres à considérer que la simple « vitesse de base » et le fait de courir à domicile. Certes, chez les messieurs, les deux derniers vainqueurs sont Français : Xavier Thévenard (2013) et François D’Haene (2014), mais l’Armada espagnole présente cette année est bien armée.
Avec Tofol Castanyer (2e en 2014), Miguel Heras (2e en 2013) et Luis Alberto Hernando (vice-champion du Monde 2015 à Annecy), l’Espagne présente trois vainqueurs potentiels. Dans les rangs français, on ne peut que lui opposer le Jurassien Xavier Thévenard. Le seul trail-runner à avoir réussir le « triplé » CCC/TDS/UTMB (2010/2015/2014) à Chamonix. Ou encore Julien Chorier (3e en 2008) et coureur d’expérience dans le microcosme de l’ultra-mountain. Cependant, les Français ne représentent pas le seul danger. Les Espagnols auront aussi dans les jambes le Sud-Africain Ryan Sandes (2e de Ultra-trail World Tour 2014), l’Américain Sage Canaday (N°1 mondial au classement ITRA 2015) et le Lituanien Gediminas Grinius (lauréat de la Transgrancanria 2015).
Chez les dames, c’est encore une Ibérique qui a les faveurs des pronostiqueurs. Déjà parce que Nuria Picas a remporté l’Ultra-trail World Tour 2014. Ensuite parce qu’elle est en tête du classement ITRA 2015. Enfin, parce qu’une de ses meilleures adversaires semble faire un complexe d’infériorité. « Il y a du niveau, cette année. Et je n’ai jamais battu Nuria », explique Nathalie Mauclair. Pourtant, la Sarthoise n’est pas une débutante dans l’ultra. Double-championne du monde de trail-running (2013 et 2015) et deux fois victorieuse du Grand Raid de La Réunion (2013 et 2014), elle s’est classée troisième de l’UTMB l’an passé en 25 h 47’35, mais à 53 minutes de Nuria Picas.
Nathalie Mauclair avait le sourire, à l’issue de la conférence de presse. « La préparation s’est bien passée et je sais où je vais, a-t-elle expliqué. Je connais les endroits où il faudra en avoir sous le pied, afin de gérer les coups de moins bien. » Et d’ajouter, dans un sourire. « L’UTMB est la course d’un jour et d’une journée. Il peut donc se passer beaucoup de choses. Il va faire très chaud. C’est quelque chose qu’il va falloir gérer… » La Sarthoise parle également de Caroline Chaverot, sa dauphine à Annecy. « Aux Mondiaux, j’avais eu beaucoup de chance qu’elle ne revienne pas sur moi en fin de course… »
Si Nathalie Mauclair cite Nuria Picas et Caroline Chaverot parmi les favorites, elle ne met pas en avant l’Américaine Stéphanie Howe, actuelle Numéro 2 mondiale au classement ITRA. « Stéphanie m’a déjà battue sur la Western States (2014, un 100 miles que l’Etats-Unienne, ndlr). C’est quelqu’un qui est très à l’aise sur les parcours où il faut courir. Mais je ne sais pas si elle a les qualités de Rory (Bosio, vainqueur en 2013 et 2014 de l’UMTB, ndlr) en montagne… »
Ce doute n’est pas permis lorsque l’on évoque Caroline Chaverot. La Française vient de remporter deux épreuves de l’Ultra-trail World Tour : Lavaredo Ultra-trail (126 km, Italie) et Eiger Ultra-trail (98 km, Suisse). « Oui, mais ce ne sont pas des 100 miles, précise Caroline. Et même si ces deux victoires m’ont mise en confiance, j’ai un peu d’appréhension. » Est-ce à cause de la distance (169 km) ou de la gestion (25 à 26 h d’effort) ? « Je pense plus à la souffrance que la course peut occasionner, mais aussi à mon manque d’expérience. Dois-je partir vite ? Dois-je faire la première descente à fond ? Et aussi parce que j’ai tendance à accélérer à partir du 30e km… »
Seule certitude pour Caroline, son alimentation. « C’est important pour une course qui va durer une nuit et un jour, explique-t-elle. Pour l’UTMB, je vais donc changer ma façon de m’alimenter. J’ai pu la tester sur en Italie et en Suisse. Je ne vais plus prendre de gels. Ce sera uniquement de l’alimentation solide : des gâteaux fait maison et des bananes, et un peu de salé. Je pense que c’est un effort aussi long, manger « solide » n’est pas handicap pour la digestion. » La vérité sortira-t-elle des petits cakes made in Chaverot ? Caroline aura une nuit et un jour pour le prouver au monde…
Bruno POIRIER.
UTMB 2015 à Chamonix, ce vendredi. Le départ sera donné à 18 h. Au programme, 169 km et +/-9800 m.
novembre, 2024
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