Titré en 2014, ce professeur des écoles de 31 ans résidant à Gap espérait conserver son titre au Québec. Or, il a terminé aux pieds du podium. Bien que déçu par ce résultat, cet athlète du Team Adidas, toujours disponible, a accepté d’évoquer sa trajectoire et de revenir sur cette compétition.
Quel est ton itinéraire sportif ?
Après 10 ans de foot, en 2006 je suis passé au triathlon. J’ai notamment participé à l’Embrunman à deux reprises au titre d’un défi. Mais en 2007, j’ai laissé tomber cette discipline, parce que je n’avais pas le niveau en natation. Je n’étais pas motivé à l’idée d’aligner des longueurs, avec pour seul horizon le carrelage de la piscine. Par contre dans le cadre de la préparation, j’aimais courir et participer à des 10 km et à des courses nature. Lors de la Prom’Classic, j’ai réussi 31’07’’. A ce sujet, je pense que je pourrais descendre sous les 31’ si je me consacrais pleinement à cette distance. Après de fil en aiguille, les courses nature m’ont mené au trail. Dans un premier temps à l’occasion de trails connus, je me limitais à la course annexe. Puis en 2012, j’ai eu envie de sauter le pas et de me lancer sur le long. Je me suis inscrit à l’Ubaye Trail Salomon et à ma grande surprise, je me suis imposé devant Andy Symonds, l’un des meilleurs spécialistes du milieu. Evidemment, motivé par une telle victoire j’ai persévéré, encouragé par le fait d’avoir intégré un Team. Ensuite en 2013, j’ai remporté la 6000 D en compagnie de Sébastien Spehler, avant de finir second du Marathon des Causses en fin de saison et d’être sacré champion du monde de raquettes l’an passé.
“un sentiment de liberté”
Comment es-tu venu aux raquettes ?
Habitant dans une région de montagnes, j’ai toujours considéré les raquettes comme une excellente alternative au travail de la vitesse. En plus, je trouve ce sport fascinant. Seul en pleine nature, je parcours des endroits, où il serait impossible de me rendre en courant. Face à des étendues de neige immaculée, j’ouvre la voie et je ressens un profond sentiment de liberté. Donc, je me suis pris au jeu de la compétition dans ce domaine. Aussi, j’apprécie le bon état d’esprit régnant au sein de ce microcosme.
A quoi se résument les spécificités de ce sport ?
Chaque raquette pèse 350 grammes. A cela s’ajoute le poids de la chaussure. Donc, courir avec une masse de 600 gr à chaque pied, ce n’est pas évident. Quand je les enlève, j’ai l’impression de voler. Egalement leur largeur est de 17 cm. Ce qui implique d’adopter une foulée particulière, afin de ne pas se frapper la malléole. Et à l’inverse de la course à pied, où le talon percute le sol en premier, là il faut progresser à partir du cycle avant.
Combien mesurent les circuits ?
La distance varie entre 8 et 12 km. Ce qui suffit largement. Par exemple aux derniers mondiaux, j’ai mis 48’ pour aller au bout des 10 km, contre 31 en course à pied. Musculairement et au niveau cardiaque, c’est très dur. Lorsque l’on affronte un secteur « Trappeur », où la neige n’a jamais été damée, on s’enfonce dans 30 cm de poudreuse. Trouver ses appuis n’est pas évident et se révèle intense.
Quel est le profil sportif des concurrents ?
Le niveau athlétique est de plus en plus relevé avec des gars comptant des sélections olympiques en biathlon et même en athlétisme. Par exemple les premiers mondiaux ont eu lieu en 2010 et se sont déroulés pendant les JO de Vancouver, mais comme sport de démonstration. Le vainqueur fut le Néo-Zélandais Jonathan Wyatt, demi-finaliste sur le 5000 mètres aux JO d’Atlanta et marathonien à Sydney en 2000 et à Athènes en 2004.
Stéphane Ricard : “au final, je suis déçu” !
De quelle manière s’est déroulée la compétition ?
Nous étions 200 et le thermomètre affichait moins 23 degrés. Le parcours se limitait à une boucle de 2,5 km à parcourir 4 fois. Durant près de 4km, j’étais en tête, car au début il faut éviter la casse en raison de la largeur des raquettes. Ensuite, j’ai un peu craqué. Je ne me sentais pas au top et 3 concurrents m’ont doublé. Plutôt que de tenter de m’accrocher en pure perte, je me suis battu et je me suis fait mal pour conserver ma 4e place. Donc, au final je suis déçu. Les 3 gars devant moi, je les avais déjà battus.
A quoi attribues-tu ce jour «SANS» ?
Instituteur à plein temps, l’éducation nationale ne m’a accordé que 3 jours de congés. Or pour récupérer du décalage horaire, il aurait fallu que je me rende sur place, au moins une semaine avant l’échéance, ou tout simplement la veille.
Désormais, quelle tournure va prendre la suite de la saison ?
Je vais aborder le trail. Je me rendrai peut-être au Ventoux, ou au Lyon Urban Trail. En ce début de saison, je dois dire que le Ventoux me fait un peu peur avec ses 46 km. Fin août, il y aura l’OCC et ses 53 km, puis peut-être les France.
Et les Templiers ?
Non. Pour l’instant c’est trop long pour moi. Je n’ai pas envie de me disperser au risque de me blesser. Je veux durer.
Par Christophe Rochotte
novembre, 2024
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