Mathieu Blanchard remporte la Yukon Arctic Ultra 2025

On l’avait laissé, en octobre dernier, dans la chaleur moite de la Réunion, où il avait remporté la Diagonale des Fous, à sa première participation. On a retrouvé Mathieu Blanchard quelques mois plus tard, le 2 février dernier, dans l’immensité gelée du Yukon, au Canada, où il s’était lancé le défi de s’aligner sur la Montane Yukon Arctic Ultra, soit 600 kilomètres en autonomie avec une pulka de 25 kg à traîner derrière soi. Le froid extrême – jusqu’à -40°C – la nouvelle dernière portion très pentue tracée au nord et au sud de Canol Road ont bien failli avoir raison de sa détermination et de ses poumons. Mais le Franco-Canadien a réussi son pari en remportant l’épreuve après huit jours d’efforts et de lutte acharnée, essentiellement contre les éléments et contre soi-même, entre Teslin et Faro. L’ultra-trailer français Guillaume Grima l’aura aussi poussé dans ses retranchements, pour finalement terminer à quatre heures de Mathieu Blanchard, en deuxième position. L’occasion aussi de se souvenir que Thierry Combarieu fut le premier vainqueur français de cette épreuve en 2019.

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«Rien fait d’aussi difficile dans ma vie »

Deuxième à rejoindre la ligne d’arrivée – l’Américain Harm Feringa a bouclé les 600 kilomètres en fatbike en six jours et neuf heures – Mathieu Blanchard aurait pu ne jamais parvenir à finir la course. À mi-chemin, l’ultra trailer a été victime de soucis pulmonaires qui lui donnaient « la sensation de ne plus pouvoir respirer correctement, comme si je n’avais que 1/4 de ma capacité, impossible de faire trois pas sans être extrêmement essoufflé », comme il le partageait ouvertement sur ses réseaux sociaux tenus par sa compagne Alix Noblat le temps de la course. 

« Je n’ai jamais rien fait d’aussi difficile dans ma vie. Tout est difficile dans ces conditions de froid extrême. La gestion de la nourriture, de l’eau, du sommeil, de la survie, du froid, des vêtements, de l’humidité dans les équipements », expliquait-il à ce moment-là. Lui qui voulait « un retour à l’essentiel. À l’instinct. À [s]a nature sauvage ». L’objectif est rempli, avec la victoire en prime. 

Photo : Marc Kelly / FB Montane Yukon Arctic Ultra