Jean Gracia (Ensemble l’Athlé), Bertrand Hozé (Les clubs sont l’avenir de l’Athlé) et Philippe Lamblin (Avenir Athlé 28) sont les trois candidats au poste de président de la Fédération française d’athlétisme dont les élections auront lieu du 9 au 14 décembre prochains. Nous sommes allés les questionner sur ce qu’ils voudraient mettre en place pour le trail au cours de leur mandat, s’ils étaient élus.
Après huit années de présidence d’André Giraud, qui ne se représente pas, une page de la Fédération française d’athlétisme va se tourner (FFA) . Et dans le nouveau chapitre, qui s’étire pour l’olympiade 2024-2028, le trail pourrait avoir une part plus importante au sein de la FFA. « Il y a une volonté de développer la pratique et la fédération y participe, estime Bertrand Hozé, tête de liste de « Les clubs sont l’avenir de l’Athlé ». Mais j’ai peur que l’on soit embarqué sur la même voie que dans les années 70 lorsque la fédération a loupé le jogging et qui a repris la course sur route dans les années 90. À notre sens, ce qui est fait actuellement n’est pas suffisant et si on continue dans la direction actuelle, on risque de passer à côté du trail running ». Cette vision est partagée par les trois candidats à la reprise de la tête la onzième plus grande fédération olympique avec plus de 300 000 licenciés.
Prise en compte des équipes de France
Philippe Lamblin (Avenir Athlé 28), voit même une raison encore plus importante de prendre le trail davantage en considération : « C’est le CIO (Comité international olympique) qui décide, mais quand on a la quasi-certitude d’avoir le trail aux Jeux olympiques de Brisbane (2032), il me paraît important de développer l’équipe de France ». Certains membres de l’équipe de France lui auraient par exemple dit que « l’équipe de France de trail n’était pas considérée comme les autres » et d’autres que « les équipements n’étaient pas terribles et qu’ils auraient pu en avoir davantage ». Il souhaiterait donc que la fédération « réponde aux besoins de l’équipe de France » en l’aidant par exemple à « trouver d’autres lieux dans lesquels ils pourront aller s’entraîner », alors qu’elle est habituellement rassemblée dans le Cantal. Par ailleurs, tous soulignent les excellents résultats de l’équipe de France. Il n’est donc pas surprenant de voir un intérêt fédéral croissant à son égard, tant la concurrence des coureurs des hauts plateaux d’Afrique rend difficile aux coureurs sur piste et sur route d’aller chercher une médaille.
Philippe Lamblin, souhaite également « affiner les choses au niveau de la réglementation de l’encadrement » auprès du ministère des Sports à cause de « vides juridiques qui peuvent être inquiétants », mais aussi « améliorer le circuit qui existe (le Challenge National de Trail) et le rendre attractif. »
« Replacer les clubs de trail au centre du développement de la pratique »
Car, les ambitions et les projets pour le trail running de l’ensemble des candidats ne se limitent pas aux athlètes élites. « Notre volonté est de replacer les clubs de trail au centre du développement de la pratique », avance Emmanuelle Jaeger (Ensemble l’Athlé). Cette dernière, habituée aux courses de longue distance (trail et 100 kilomètres), se présente aux côtés de Jean Gracia, ancien sprinteur spécialiste du 50 mètres (« 60 mètres, c’était déjà trop long »). Tous deux sont actuellement vice-présidents de la FFA, et en cas d’élection, Jean Gracia serait à la tête avec la « complémentarité de regard » d’Emmanuelle Jaeger, la co-présidence n’étant pas possible dans les statuts.
Pour remettre les clubs au centre, elle souhaite que la Fédération prenne mieux en compte la formation des clubs et des entraîneurs afin de « permettre d’assurer une pratique plus sécuritaire pour le développement physique et le respect de la nature, alors, qu’actuellement, cela se fait de manière beaucoup plus désordonnée. » Ensemble l’Athlé veut aussi encourager les écoles de trail que la liste estime « être un axe de développement important pour les clubs ».
La formation des entraîneurs et le développement des écoles de trail sont également une des ambitions que porte Bertrand Hozé afin de mieux encadrer la pratique. « Il y a de plus en plus de courses pour les enfants et ces écoles de trail seraient un peu l’antichambre de toutes les pratiques, qu’ils poursuivent ensuite vers le trail, le demi-fond ou une autre discipline. Cela permettrait d’associer les clubs à une pratique qui se fait, actuellement, essentiellement en dehors des clubs. » L’ancien DTN adjoint de la fédération (2005 et 2009) voudrait également rassembler tous les acteurs du secteur afin de « construire quelque chose ensemble et s’associer en local. »
Des aides financières en local
Lors de notre échange, il donnait l’exemple des organisateurs de trail – « Nous savons que pour la plupart des courses, la chronométrie est un vrai souci. Les prestations peuvent être relativement chères, alors, on pourrait essayer de mutualiser au niveau d’un département ou d’un certain nombre de courses cet aspect-là. » – mais aussi des participants des courses – « Dans certains départements, les inscriptions aux courses sont remboursées aux licenciés. Un coureur qui se licencierait dans un petit club pour faire du trail et qui ferait les trois ou quatre courses locales, serait remboursé. Cela prendrait en charge plus que sa licence ! » Aujourd’hui, de nombreuses courses ne sont pas affiliées à la Fédération française d’athlétisme, que ce soit celles organisées par des entreprises privées ou bien celles proposées par des associations dans un petit village.
Les trois candidats semblent assez proches en termes d’idées, avec une réelle envie de plus intégrer le trail dans la fédération, mais un seul terminera à sa tête. Laquelle des trois listes aura le plus convaincu les clubs de la FFA, qui auront l’opportunité d’élire pour la première fois leur comité directeur ? Réponse le 14 décembre prochain.
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