Zegama 2024 – Docteur Bart et Mister Przedwojewski

Rarement l’on a vu un tel capital sympathie auprès des athlètes eux-mêmes. Allergiques aux hugs et anti-calinous dans la sueur, fuyez les images de Baronian enlaçant Bart. Pas de carré rose pour le très sympathique Monsieur P., qui trimbale un charisme à faire fondre un inquisiteur – pour ceux qui se rappellent. Meilleur parmi les meilleurs descendeurs mondiaux, Bart Przedwojewski a précisément débuté sa carrière sur le podium de Zegama 2018 (3^e puis 2^e en 2019). Si la charnière 2021-2023 fut pénible, l’avantage dans les charnières, c’est qu’elles ouvrent sur quelque chose. You Go, Bart. Uda ci się!

Par Julien Gilleron – Photo @LeoRsl

Bart, tu as terminé 4^e au Japon pour ta première course de la saison GTWS. Considères-tu ce score comme un bon résultat ?

BP : Oui, je pense que c’était bien. La course s’est passée comme il fallait pour moi, même si ce n’était qu’une 4^e place et non un podium. Je suis content malgré tout, car c’est une première étape pour revenir à mon meilleur niveau. Je voulais juste me concentrer sur moi-même et pas sur les autres athlètes, et ça m’a beaucoup aidé à faire une course propre, carrée.

Tu as ensuite préféré sauter l’épreuve chinoise pour aller t’entrainer pour Zegama. Comment s’est passée cette préparation ?

BP : En effet, je ne suis pas allé en Chine parce que la course se passait à une altitude trop importante pour moi, et je pense que c’était trop court et roulant pour mon profil, et mon état de forme. J’ai donc préféré rentrer et me préparer correctement pour Zegama. Écoute, tout a été, et je me sens prêt pour cette deuxième épreuve.

Zegama représente quelque chose dans ta carrière. Quelles attentes y places-tu ?

BP : Les mêmes qu’au Japon : me concentrer sur moi et uniquement sur moi afin de trouver mon rythme, et de réaliser une course maitrisée et sans déchets, du début à la fin.

On sait pourtant que tu es un vrai compétiteur… Est-ce que le fait que Kilian soit là change quelque chose dans ta motivation, ou ton stress ?

BP : Je suis vraiment excité de courir contre lui car on ne le voit plus très souvent sur les courses, donc on peut le considérer comme une bonne opportunité pour tenter de le battre. Contrairement à ce que beaucoup pensent, je sais que c’est quelque chose de faisable, mais ça ne sera pas mon objectif principal sur cette course. Je veux vraiment demeurer concentré sur moi-même, faire une course pleine.

Au vu de deux dernières années plus difficiles pour toi, as-tu changé quelque chose dans ta préparation pour cette saison ?

BP : J’ai tout changé… ! Nous avons eu un bébé en janvier et j’ai décidé de rester à la maison tout l’hiver. Nous habitons dans un endroit assez plat avec peu de montagnes, donc j’ai dû faire beaucoup de musculation et de tapis pour compenser. Honnêtement, j’avais peur que ça affecte mes performances en montagne, mais j’ai vraiment l’impression que c’est un peu l’opposé, finalement. Je me sens plus fort en montée et aussi sur plat. J’ai le sentiment d’avoir complété mon style et je me sens plus polyvalent.

Tu n’as plus gagné sur la Golden Trail Series depuis Chiemgau en 2021 : selon toi, que te manquerait-il pour revenir au top niveau ?

BP : Les deux dernières années, j’ai l’impression d’avoir perdu ma motivation pour la course. Je me suis beaucoup entraîné, parfois trop… J’avais envie de retrouver mon amour pour ce sport, mon inspiration, et prendre du plaisir que ce soit en compétition ou à l’entraînement. Je pense qu’en me retrouvant, les résultats viendront ensuite.

Que penses-tu du niveau cette année ?

Il est tellement élevé… Les distances tournent de plus en plus autour de formats de 25 kilomètres et si tu veux gagner une course, il faut désormais être super rapide, comme les Kényans ou Elhousine. Je sais que je ne suis pas ce genre de coureur, donc pour moi c’est compliqué de me battre contre ces gars-là. Mais sur un marathon comme Zegama, je suis plus à mon aise.

Un top 5 en fin de saison te semble-t-il jouable ?

BP : Il y a 8 courses avant la finale, c’est donc plus dur de jouer le top 5..mais ce sera mon objectif pour cette saison. J’ai fait un bon résultat au Japon et ensuite je m’alignerai sur Zegama, le Mont-Blanc, et la course chez moi en Pologne : la Tatra Sky Marathon. Je vais tout donner sur ces courses et j’aimerais, évidemment, battre des gars comme Patrick, Rémi, ou Manu.

Parlons justement de Manu (NDLR : Merillas) : est-il ton principal rival au vu de vos compétences en descente ? Qui serait finalement le meilleur descendeur ? intox (soft) acceptée.

BP : Je ne dirais pas que c’est mon rival… Disons que lorsque l’on arrive ensemble sur une descente, elle est beaucoup, beaucoup plus fun ! Je sais que quand il est à mes côtés on va se pousser jusqu’à la limite et j’adore ça. Je sais aussi que ça va littéralement foncer, et au bout du compte, c’est ce qui m’aide à me dépasser.

🧐 Avec quoi Bart court-il à Zegama ?

Le plus chaleureux des polonais foulera Zegama avec les Salomon S/Lab Genesis. On vous présente notre Test et Avis sur la S/Lab Genesis, mais aussi sur la Genesis tout court, nouveauté 2024, un peu moins onéreuse que sa grande soeur.

🧪 S/Lab Genesis

Le tout dernier modèle de Salomon s’inscrit dans la droite lignée de ses aînées : tout est bien conçu et particulièrement abouti. La tige en Matryx est une promesse de durabilité et de maintien, tandis que l’amorti Energy Foam et Profeel Film est gage de réactivité et de fluidité. Le test terrain est probant à tous points de vue : joueuse et dynamique, la S/Lab Genesis offre un Quicklace précis doté d’un range-lacets ergonomique, le maintien est excellent, l’amorti agréable renvoie de l’énergie, la filtration du terrain est optimale et le cramponnage offre une traction efficace sur tous les terrains. En matière de précision des appuis, on frôle la perfection, ce qui offre un réel sentiment de sécurité, y compris dans les secteurs techniques. En dévers…

Lire le Test complet de la Salomon S/Lab Genesis

🧪 Salomon Genesis – Big Test Shoes 2024

Salomon confirme son niveau d’expertise avec la Genesis, une chaussure aboutie qui se rapproche de l’idéal pour les terrains montagnards. Un excellent compromis entre confort, dynamisme et protection qui conviendra à tous les trailers. 

Version plus accessible que la S/Lab Genesis, la Genesis s’en différence d’emblée par un collier classique, plutôt généreux en mousse, alors que sa grande sœur dispose d’une petite guêtre. Pour le reste, le programme est sensiblement identique : un mesh souple et résistant en Matryx, un Quicklace efficace et précis, un fit parfait et un maintien irréprochable.

Très confortable, la Genesis est dotée d’un pare-pierres souple qui peut a priori sembler trop maigre pour affronter les terrains agressifs, mais l’essai sur le terrain montre qu’il remplit très bien sa fonction. Légère et réactive, cette chaussure offre une excellente stabilité, une accroche performante et une adhérence correcte.

L’amorti, plus souple à l’arrière qu’à l’avant, reste très équilibré et agréable, avec un dynamisme appréciable. Le déroulé permet d’accélérer sur tous les terrains et la légèreté donne des ailes. Assez précise pour la tête de course, confortable et rassurante pour le reste du peloton, la Salomon Genesis flirte avec les sommets de la catégorie. 

Tous les Test et Avis du Big Test Shoes depuis 2020 !

Ca fait un moment que l’on test du matos trail. 14 ans exactement 🤯. Si tu cherches un coup de main pour choisir ta chaussure, va faire un tour dans notre Comparateur Trail. Tu trouveras pas moins de 80 Tests de chaussures par an, depuis 2020. On te laisse faire le calcul…

Si tu veux un oeil sur les nouveautés 2024, va faire un tour dans notre article Big Test Shoes 2024 !