Patrick Bringer (INTERVIEW D’AVANT COURSE ICI) et Maud Gobert ont remporté au petit matin l’édition 2014 de la SaintéLyon. Une première victoire pour le Clermontois – en mémoire de son ami Sébastien Bresle – et un 4e succès pour la skieuse de Valloire.
PHOTOS SAINTÉLYON 2014 – © Y.M Quemener
Une SaintéLyon ne serait pas une SaintéLyon sans des conditions de courses difficiles. Cette année, pas de glace sur la route ni de congères sur les bas-côtés, mais un vent frisquet, de la pluie à la limite de la neige, une température juste supérieure à 0°C, et un terrain plutôt gras auront rendu la progression difficile pour les 14 000 engagés de l’édition 2014.
En tête de course, jamais la course n’aura été si homogène et serrée que cette année, les cinq premiers hommes se tenant finalement en 10 minutes, et le vainqueur ne l’emportant que pour une grosse dizaine de secondes. Ce vainqueur, c’est Patrick Bringer. L’ancien triathlète Longue distance, blessé aux côtes durant l’été, aura affiché davantage de fraîcheur que ses 5 ou 6 adversaires nommés Y. Stuck, F. Chartoire, E. Gault, A. Mayer, T. Moulai ou P.L Viguier, qui l’accompagnaient en début de course. Toujours groupés, ces hommes passeront ensemble tous les ravitaillements jusqu’à Soucieu (Km50). « J’essayais de les lâcher mais ça répondait toujours… » expliquera Manu Gault. « Quant à Fabien Chartoire, il ne fallait pas s’en approcher sinon il accélérait… » ajoutera Patrick Bringer.
“la fin se ferait sans doute au sprint” – Manu Gault
Vers le km53, c’est Pierre-Laurent Viguier qui se détache seul en tête, paraissant presque intouchable. Son échappée allait durer une dizaine de kilomètres, avant que Gault et Bringer ne le reprennent à 7km de l’arrivée. « Dès le début j’ai senti qu’on était un groupe assez homogène, confie Manu Gault, et que la fin se ferait sans doute au sprint. » Et le sprint annoncé aura lieu entre les deux hommes. Onze petites secondes les séparent, Patrick passant la ligne en tête: « Aujourd’hui c’est courant de finir à « l’emballage », explique Patrick Bringer et sur les derniers mètres la fraîcheur a joué. L’athlète de Clermont remportait sa première victoire sur la Doyenne en 5h20’47”. « Ca s’est joué à peu de choses » résumera Bringer. « A 12km de l’arrivée, Viguier avait encore une minute d’avance, mais on a continué d’y croire avec Manu. Après avoir repris Pierre-Laurent, on s’est serré la main avec Manu, en se souhaitant bonne chance pour la fin. Manu a été beaucoup plu coriace que ce que je ne pensais, il revenait toujours sur moi à la moindre attaque, il a essayé de me poser à son tour à 2km de l’arrivée, je suis revenu au train… Je n’étais sûr de rien. Il était peut-être un peu moins frais que moins, mais il connaît super bien cette course et ce parcours. Au final, je suis content de l’avoir fait » expliquait Bringer, rendant hommage à son ami Sébastien Bresle, disparu d’une tumeur au cerveau et finisher de l’épreuve malgré la maladie. « C’est une courte une victoire qui me remet dans le coup après ma coupure forcée de l’été. Même si musculairement, j’ai bien senti que j’étais un peu juste. Je vais pouvoir préparer sereinement les Mondiaux 2015 désormais ! ».
“on s’est mis des tampons tour à tour” – Patrick Bringer
Deuxième à 11 minuscules secondes, Manu Gault se montrait beau joueur, abonné à cette seconde place. « On s’est bien tiré la bourre avec Patrick. C’est une histoire de respect pour les adversaires, de se battre de cette façon, jusqu’au bout » soulignera Manu. « Il y a deux façons de voir ces secondes places ici. Soit je me dis que suis souvent derrière le vainqueur, ou toujours devant beaucoup de monde… et lui il y des éditions où la 2e place m’avait déçu. Avec celle-ci, je ne peux pas l’être. On s’est battu jusqu’au bout. J’ai senti assez tôt que ça allait se terminer comme ça. Le groupe de tête était assez homogène. Je savais que Patrick ne lâcherait rien ; on s’est mis des tampons (sic) tour à tour, on se répondait à chaque fois, et au final, le meilleur a gagné ».
Chez les dames, Maud Gobert, qui détenait 3 victoires (2009, 2010 et 2013) était venue remettre son titre en jeu face à une densité d’adversaires moindre que chez les hommes. « La SaintéLyon est pour moi une course insolite que j’aime beaucoup. La nuit il se passe quelque chose, tout le monde se parle » racontait Maud avant le départ.
Une fois que le coup de feu donné, la situation se compliquera pour la skieuse de Valloire. Des maux de ventre auront perturbé sa course, au point de penser à l’abandon, pour celle qui n’arrive à cette limite extrême qu’en de très rares occasions. « J’ai beaucoup souffert de maux de ventre sur toute la première partie et j’ai vraiment pensé rentrer en voiture. Mais avec mes filles en assistance et ce que j’avais dit sur la ligne de départ aux 14 000 participants : ne vous plaignez pas si vous avez mal, pensez à ceux que la vie a maltraité, je ne pouvais absolument pas abandonner. »
Au prix d’un final supersonique, Maud Gobert passe la ligne d’arrivée en tête en 6h48’44”. Sylvaine Cussot (LIRE SON INTERVIEW D’AVANT COURSE ICI), sans jambes sur une grande partie du parcours, entamera, à 20km de l’arrivée, une belle remontée , pour finir 2e, à 2’ de Gobert. A la troisième place, la surprise est venue de Sandrine Monier (10 ans au sein du Team raid aventure La Clusaz, puis Quechua, Vainqueur du Marathon du Beaujolais le 22 novembre dernier) qui, jusqu’au ravitaillement de Soucieu-en-Jarrest, pointera en tête. Avec cette 4e victoire, Maud Gobert égalise les records jusque là détenus par Anne-Marie Chapelle (1976, 77, 78 et 80) et Ginette Baudrand (1983, 84, 85 et 88).
Sera-t-elle l’an prochain la seule à pouvoir viser une 5e victoire sur la Doyenne ?
Résultats Saintélyon 2014 – 72km
Résultats SaintExpress 2014 – 44km
Résultats Saintésprint 2014 – 22km
Résultats Saintélyon 2014 en relais – RELAIS A 2 – RELAIS A 3 – RELAIS A 4
Luc Beurnaux, Fred Bousseau – Photos Yves Marie Quémener
novembre, 2024
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